I
DANS LE FEU DE TON ÂME
***
Quand vient le soir
J’oublie l’atmosphère du jour
Les soucis qu’en mes sommes ont semés les songes
En mon frêle Esprit
Les sons et les couleurs
Du jour qui s’effaça
Lorsque est venue la Nuit
Quand vient le soir
Recommence le jour
Recommence la vie
Sous une autre lumière
Quand vient le soir
Recommence la vie
Sous les fous lampadaires
L’alcool et les yeux flous des femmes enivrées
Dont les lèvres en feu m’enflamment
Délivré du tourment de la Terre
Qui tourne et tourne sans arrêt
Sur son axe elle-même
Quand vient le soir
Recommence le jour
Recommence la vie
Sous une autre lumière
Quand vient le soir
J’oublie la terre bleue
Et mon amour jaillit de l’urne du Couchant
Telles les vagues rouges recouvrent les Champs
Eternels et vainqueurs
De ton Corps qui se couche
O Soleil de ma vie
Et caresse ta bouche
D’où mille mots d’or coulent
Où je me suis caché
Immobile et couché
A l’ombre de ta couche
Lorsque sombre le soir
Quand vient le soir
Recommence le jour
Recommence la vie
Sous une autre lumière
Quand vient le soir
J’entends penché sur l’ombre
Cette romance sombre
Qu’exhalent tes lèvres
Aux lumières des rêves
Sous les lunes de verre
Les feux des lampadaires
De cette ville où erre
Mon Esprit impassible
Aux portes de la nuit
D’un Amour impossible
Lorsque tombe la nuit
Quand vient le soir
Recommence le jour
Recommence la vie
Sous une autre lumière
Quand vient le soir
A tes pieds je veux voir
Gonfler mon Espérance
Enflammer le Silence
De ces Etoiles noires
De ta Mélancolie
-Pénétrer en ton lit
Quand vient le soir
Recommence le jour
Recommence la vie
Sous une autre lumière
Quand vient le soir
Je veux y lire
-Dans tes yeux
La Passion vermeille
Echappant aux liens de l’Immonde morale
Qui gouverne le monde
-C’est Toi
Que je veux voir
Et de mille baisers et de mille caresses d’or
Recouvrir tes joues et ton Corps de Sirène
O Toi qui es la Reine
De mon âme malade d’Amour
Lorsque sombre le soir
Quand vient le soir
Recommence le jour
Recommence la vie
Sous une autre lumière
Et lorsque l’Aube râle
Au bord des draps défaits
Du lit de notre amour parfait
-C’est eux
Que je veux voir
Illuminer le Ciel
-Tes yeux
Brûler pareils à deux Soleils
Brillant sur la Terre endormie qui rêve
Lorsque le jour se lève
C’est eux
-Que je veux voir
Quand vient le soir
Recommence le jour
Recommence la vie
Sous une autre lumière
Quand vient le soir
J’entends la Terre bleue
Frotter sur l’atmosphère
Son anneau de lumière
J’entends sous les chemins
Battre le sang du monde
Aux tempes de la Nuit
J’entends le chant du monde
Aux sources l’Amour
Puiser un nouveau jour
Et de tes yeux l’Espoir
Qui caresse la Terre
D’un rayon de lumière
Et dans l’ombre de feu
Je vois
S’élever l’arc-en-ciel
De tes Yeux
***
A ta Beauté ensanglantée par le couteau du Souvenir
A tes yeux couverts de larmes épris du vin de l’Avenir
Coulant dans tes veines en feu- puis à ton corps que je traverse
Comme l’objet de mon Désir que de ma lance je transperce
***
Je plante le drapeau de mon Désir
Dans ta poitrine, et déchire ton cœur…
Puis jette ces éclats ensanglantés
Dans l’océan salé
De tes pleurs exhalés
Y nagent des requins de feu
Qui happent les restes du festin de ton cœur
***
Tu es pareille au vin et je m’enivre de ton sang.
Et pareille à la rose qui me saoule de son parfum.
Tes lèvres-pétales écloses murmurent dans l’été sans fin
Des paroles bleues sur la mer éphémères qu’emporte le vent
Et le poison de l’Univers verse dans les yeux du Silence
La liqueur de ta Liberté qui délivre mon espérance
Et je m’enivre de ton cœur que tout pantelant je dévore
Et la caverne de mon crâne avec tes étoiles décore
Il sonne creux
Seule ta langue
Donne le son de cloche et tangue
Sur la mer de mon espérance
Puis me délivre du Silence
***
Ce monde est un aquarium
Dans l’Espace
Où les Hommes sont
Les esclaves des poissons
Du Désir
Et les Femmes de leurs passions !
– Tu es l’Esclave de ma Liberté !
***
Le ciel
Qui verse des larmes
N’entend pas mes chants
Que bercent des femmes
Et c'est très touchant
De savoir que l’âme
Voyage longtemps
Au-dessus des lames
Que bercent les chants
Des hommes qui rament
Voyageurs certains
D’insoumis Destins
Et c’est très touchant
De savoir que l’âme
Voyage longtemps
Au-dessus des lames
Soumise à la flamme
Des yeux puis des chants
Des Circée Sirènes
Méduse et Gorgone
Fées magiciennes
Qui sur la mer trônent
Dont tu es la Reine
Ecoutant mes chants
***
Absente de ce soir
Absinthe de demain
L’Amour entre tes mains
Est un devoir humain
La Lune et le Soleil
Et la brume pareils
A tes cheveux sans fin
A tes cheveux divins
Absente dans la nuit
Absinthe de ma vie
***
O si tu savais!
Si tu savais ce que je veux quand…
Quand je vois tes yeux!
Si tu savais ce que je veux quand…
Quand je vois tes cheveux!
Si tu savais ce que je veux quand…
Quand je vois ton corps!
Si tu savais…
Tu ne fermerais plus les yeux
Pour rêver la nuit
Quand je te regarde.
Ne peignerais plus tes cheveux
Pour te regarder
Dans le soleil luire.
Et ne laisserais plus ton Corps
Dormir
Dormir sous mes yeux!
..Si tu savais
Si tu savais!
***
Savez-vous ce qu’il se passe
Quand le poète
Descend des nuées
Qui entourent son front altier
Fondant
Vers votre profonde Beauté
Il fond
Je fonds
Comme glace au Soleil
Et le Soleil au crépuscule
Sur les collines et sur la mer
Cou tranché
-Par la foudre de votre regard
Comme l’aigle de l’éclair
Aspiré par l’air ardent
-Que vous respirez
Je fonds comme un glaçon
Sur les sables fins de vos lèvres
Dans les déserts de votre bouche
Je coule entre les pitons rocheux de vos seins
Rivière de lave enflammée de baisers
Puis
J’enlace votre cou de rose
D’un collier de lèvres en diamant
De perles de rosée
Savez-vous ce qu’il se passe
Quand le poète
Descend des nuées
Qui entourent son front altier
Fondant
Vers votre profonde Beauté
SUR LES TOITS DE PARIS
Illuminés par les étoiles
Allongés sur un toit en pente
Regard d’or
Sourire de l’amante
Sous les cheminées à soupapes
J’écoute
Au creux de son oreille
Bruire la mer
… Et les lumières de la ville
Qu’illumine sa nudité !
Puis soudain tout s’éteint
Au-dessous de nous-Nuit.
Puis nous nous allumons
Scintillons et brillons
Sur les toits de la ville…qui dort !
Puis Je l’étreins
Et toi aussi…tu t’éteins
…Puis tout s’endort !
***
Efface de mon corps les baisers fantastiques
Et si mystérieux de tes lèvres mystiques
***
J’ai trouvé un visage à l’Eternité
Et c’est le tien
***
Tous les vents me parlent de toi
***
Toutes les femmes que je rencontre
Ne sont que des ombres
De ton immortel Soleil
***
Tu es l’incarnation de l’Absence
La chair du Silence
***
L’éclat dont tu me sais victime en ton Silence
Est-il éclat de feu de fer ou de diamant
Traversant la nuit claire où chante ton amant
Vers Toi brillant au ciel…éclatant dans l’absence !
Ce que tu dis de moi pourtant en ta souffrance
N’est-ce pas autre chose que l’amour qui rend
La vie plus difficile à celui qui comprend
L’Amour et le Mystère d’où naît l’Espérance
Je me parle à moi-même et je suis ton miroir
Tu es dans mon Silence reflet sans me voir
Je suis ton espérance et je suis ton histoire
Et partout où je vais ton ombre m’accompagne
Eclatante lumière oui tu es ma compagne
D’une ombre lumineuse aveuglant ma Mémoire !
***
Qui es-tu dans l’Azur flamboyante âme ou voix
L’âme de tout le monde l’Amour dans tous les mondes
Qui tournent dans les nuits et qui dansent la ronde…
Qui es-tu dans l’Azur Toi qui dis tout et vois ?
L’âme de tous les Dieux qui dit des yeux les ondes
La voix de tous les yeux qui transperçant les toits
Plonges dans l’Univers profonds gouffres aux lois
Eternelles Mystère et dans la nuit profonde !
Qui es-tu dans la nuit l’âme de tous les Rois
Qui cherchant le pouvoir n’ont trouvé que la fronde
L’âme de tout le monde et de toutes les blondes ?
L’âme de l’Univers, portant ses yeux sur toi…
- C’est l’Enfant du Silence aux humides torpeurs
C’est l’Amour c’est l’Azur brillant dans les vapeurs !
***
Dans l’azur transparent où flamboient tes yeux purs
Transperçant le silence des cieux de verdure
Où luit le chant divin d’un loriot qui perdure
Dans le ciel à chanter tes yeux mûrs dans l’azur
Ces perles de soleil et de feu qui se murent
Derrière le silence enchanté qui très mûr
Rougit de la rosée dans les jardins aux murs
Eclatant de soleil dans les buissons de mures
D’où ton regard s’élève et les cerisiers blancs
Du Japon qui m’enivrent de leurs fleurs des neiges
Blanches du plaisir Ivre des voluptés qu’ai-je
Fait à l’Azur au ciel pour subir tes élans
Et que parmi les fleurs rouges des lilas prennes
Mes bras à tes cheveux pour t’en faire une traîne
***
Dans l’oreille des Mondes où dansent les Etoiles
Dans le tympan des ciels dans l’orage des mers
Révoltées dans l’espace des nuits dans l’éther
Et dans l’onde où passent les mirages les voiles
Dans l’Espace où les yeux de l’Azur brûlent l’air
La gaze des nuages qui nagent signale
Un oiseau lourd qui froisse aile phénoménale
La paix et l’harmonie de la calme atmosphère
Du séjour éphémère où vit l’âme d’Azur
Dans l’Espace inouï des mers horizontales
Des fronts les murs les toits d’un rayon vertical
Transperçant comme un doigt qui perce des masures
Dans l’oreille des mondes où dansent les Mystères
Je veux à tout jamais m’évanouir puis me taire !
***
Les cuisiniers de Dieu dans le four du soleil
Préparaient ces poissons à la sauce à l’oseille
Qu’ils versaient en chantant dans les saintes oreilles
Surmontées d’un persil et d’un rayon vermeil…
Et de la nuque aux pieds frissonnante nouvelle
Se répandit le suc pénétrant le sommeil
De Dieu qui entendait frémir à travers ciel
Océans et nuées - mes chansons éternelles !
Sur la portée de verre de la nuit l’appel
Des strophes d’or plantées dans le Silence nu
Déployant l’étendard des yeux bleus reconnus
A travers le Silence sculpté au scalpel
De mon art - Poésie dans le marbre des cieux
Sillonnant le rayon de diamant de tes yeux !
***
La lumière liquide arrosant le désert
Qui tombant de tes yeux aspire le silence
Et jette dans la nuit du Désir qui balance
L’or des cheveux dans l’azur des yeux chers
La lumière de verre exaltant l’existence
Et ton Corps blanc et humide comme la mer
Qui entre tes flancs danse en son limon amer
Et parfume de roses de feu ta présence
La lumière de feu transperçant la nuit claire
Et que je veux toujours au-dessus de moi voir
Pour n’avoir à compter les étoiles - étendards
Etendant leurs miroirs sur le tapis des mers
Constellées d’yeux qui rêvent de rives dorées…
Lumière colorée aux sources de tes lèvres
Qui crient dans le mystère en versant sur les grèves
Ta lumière divine ô ma Reine adorée
***
Tes Yeux flétris par la lumière - et qui brillent
De l’intérieur - fleurs des musiques aériennes
Et des Passions extraterrestres martiennes
Traversés d’Océans sur la Terre Ô ces Iles
Tombées des Préhistoires de luttes anciennes
Cailloux fous foudroyant les hommes dans la ville
Arrachant leurs têtes qui planètes en vrille
Tournoient au fond des gouffres dont tu es la Reine
Tes Yeux ces fleurs de feu qui brillent sur la plaine
L’un au Soleil levant et l’autre au Crépuscule
Avec entre leurs feux tes lèvres d’opuscule
Jettent sur moi leur ombre et consument ma Peine
Et je vois de nouveau renaître le Soleil
Qui pour nom a le Tien est à tes Yeux pareil
***
Par-dessus les étoiles par-dessus les ciels
Par-dessus l’Univers et ces sphères lointaines
Nous nous envolerons mon amour par les plaines
D’un Désir inconnu Nous pousseront des ailes !
Et nous traverserons tous les champs de l’Azur
Criant oubliant toute la terre et tes yeux purs
Rouleront disques ronds nouveaux soleils d’amour
A travers l’Univers et l’éther alentour…
Et nous serons unis pour les siècles des siècles
Le temps modifié l’horizon écarté …
Qu’il n’y ait plus de terre qu’il n’y ait plus de ciel
Qu’il n’y ait que tes yeux qui soient l’Eternité !
***
Le Soleil respire
Je suis respiré par le Soleil
Comment ça va
Là-haut
En l’air
Là-bas
Nagez
Nagez
Volez
Volez
Sur les ponts
D’eau
D’air
Et vers l’Éternité
De votre Destinée
Jouez
Jouez
Rêvez
Rêvez
Dansez
***
Tous mes baisers s’en vont vers toi
Et j’attendrai la fin du monde
Pour voir tes yeux de béryl bleu
Tournant comme la terre ronde
Dans l’Espace et dans le Néant
Trous béants remplis de Désir
Que découpe avec ses rayons
L’étoile de mon Avenir
***
Nous sommes deux yeux
Deux bouches de lumière
Eclairant l’Univers…
Et notre Âme rejoint notre Corps
Dans l’Ether !
A genoux sous tes mains
J’attends que désaltère
Mes Désirs
Ton regard
Abreuvant mon Désert !
***
Vous êtes semblable à l’Ange envolé
Des prunelles bleues de l’Eternité
Enflammant la nuit vos yeux Astres d’or
Versent dans mon âme l’oubli l’Espoir
Songes adorés de la Volupté
Mondes enchantés qui riant chantez !
LA BOUGIE
Tu es semblable à la bougie
Ta peau d’ange diaphane se consume
Et je ne laisserai personne
Personne en recueillir la cire
Pour en faire une autre bougie
Puis pour t’allumer dans son cœur
Moi seul respire l’air où brûle
Et se consume ta bougie
Et je ne laisserai personne
Personne pénétrer en mon aire
Pour en « souffler » la flamme !
Et tu consumeras ta cire
Comme la bougie dont la flamme
Brûle dans mon cœur éternellement
***
Les étoiles
Comme les feuilles mortes
Jonchent le ciel
De reflets pâles
Et je marche dans ce Désert
Où le froid semble la chaleur
Et les feuilles du sable d’or
Sur l’océan de mes amours
Se jetant entre tes bras blancs
Fleuves prolongeant mon Désir
Et mon ombre court sur la Ville
A la recherche de ton Corps
Dont l’étreinte infinie ô Mort
M’emportera vers l’Inconnu !
***
Feuilles mortes de mon Destin
Pourrissement des intestins
Et dans le mouvement du Temps
La Mort qui tous tous nous attend
Tousse sur l’humus homme mort
Que je hume ton parfum d’or
Dors sur la rivière ô Colline
Où des arbres l’ombre féline
Caresse mes amours passées
Qui sont par le temps effacées
L’ombre jaune des arbres noirs
Sur le fl euve étend sa mémoire
Que l’Hiver viendra recouvrir
Du manteau blanc des souvenirs
TRYPTIQUE D’AUTOMNE
I
Automne flamboyant des passions du monde
Jaune comme un soleil ayant perdu sa fl amme
Et dont les rayons comme des feuilles se pâment
Tombant sur la planète qui danse la ronde
Le Temps qui passe va comme les feuilles mortes
Le Temps qui passe et avale le monde et l’âme
Comme feuilles mortes tombe en cendres — drames
Cendres d’Éternité — l’Étoile luit sur l’onde
Où vont les feuilles mortes et les Continents
À la dérive dans l’Espace et les nuages
Où les heures les Temps les Tempêtes des âges
Vers où court notre vie imperturbablement
Comme ces feuilles d’or que mon âme questionne
Tes lèvres tes regards — puisque tu m’abandonnes
II
Je suis un pauvre tronc solitaire et tout noir
Que l’Hiver a laissé tout seul parmi ses feuilles
Leurs yeux d’or étincellent
L’on se sent si seul
Parmi les feuilles mortes quand tombe le soir
Que les étoiles en diamant chantant l’Espoir
Qui arrosent de chansons le ciel des tilleuls
Ne rafraîchissent plus mes branches mon linceul
Et l’on se sent si seul lorsque tombe le soir
Lorsque parmi les lunes des automobiles
Des passants errants courent sans autre mobile
Que de faire chassés par la pluie cristalline
Sonner gémir craquer sous leurs pas mes pelures
Mais quand les Poètes aux longues chevelures
Lancent la feuille au vent leurs vers je les devine
Et je ne suis plus seul et renaît mon Espoir
Ô l’on se sent si seul lorsque tombe le soir
III
L’arbre est tout noir ses cheveux filandreux longtemps
Flotteront dans le vent d’Hiver comme les cils
D’yeux ouverts implorant le retour de l’été docile
— Saisons des paupières sur les cieux battant
Les ongles de ses feuilles jonchent sous le vent
La Terre où ils s’enfoncent en griffant l’argile
Quand la neige sauvage d’un Temple immobile
Recouvrira le sang de ces doigts inconstants
Dans le ciel si blanc où les corbeaux noirs croassent
Que vois-tu qu’entends-tu arbre noir qui fracasses
Les doigts de la neige avec les mains de tes branches
Qui prennent le soleil dans leur paume de glace
Caressant les cheveux des brumes dans l’Espace
Qui te regardent à travers leurs voiles blanches
Entends-tu le chant d’or des étoiles glissant
Des branches du Soleil d’automne jaunissant
LETTRE
Est-ce que tu as reçu mes lettres
Est-ce que tu as reçu mes lèvres
Est-ce que le temps qui se meurt
Te paraît long loin de mon cœur
Est-ce que tu pleures l’été
Est-ce que les sanglots de l’automne
Bercent ton cœur
Bercent ton cœur
Est-ce que les violons du vent
Jouent leur musique dans les feuilles
Les feuilles mortes qui s’effeuillent
Les feuilles notes
l’Avenir
Les feuilles mortes
Souvenir
Flottent au vent
Te parvenir
Chantant la nuit
T’appartenir
Car l’on s’attend où tu m’entends
Si tu es loin vers toi j’accours
La pluie désaccorde nos jours
Lettres sont feuilles dans le vent
L’ADIEU À LA GARE
Pourquoi dis-moi pourquoi il y a tant de souffrance
Lorsque l’on se sépare à voir un train partir
Quand la locomotive
Sur ses ailes votives
File vers l’inconnu
En sifflant dans la nuit
Sa chanson de minuit
Pourquoi dis-moi pourquoi il y a tant de souffrance
Lorsque l’on se sépare à voir un train partir
Et qu’on ne peut plus rire
Et qu’on ne peut plus croire
Ni revoir
Le sourire d’adieu du départ
Dans la gare
Où tout crie l’ennui l’indifférence
Pourquoi dis-moi pourquoi il y a tant de souffrance
Lorsque l’on se sépare à voir un train partir
Dans la nuit du Désir
Et qu’on ne peut plus voir
Le sourire l’au revoir
La main à la portière
Dans la gare du départ
Où tout crie la connerie avec indifférence
***
L’Homme est le miroir des étoiles
Et les étoiles sont la mémoire des rêves
La mémoire des livres que je caresse en pensant à toi
Où es-tu viendras-tu vers moi
Pendant que je pense à toi
Que sommes-nous toi et moi
Devant le gouffre immense
Du temps qui passe
Et ne reviendra pas
Car vois-tu tout s’en va
Car vois vois-tu tout s’en va
Pendant que je pense à toi…
Le fleuve roule ses eaux vers la mer
Et la mer s’évapore en nuées éphémères
Et ma pensée poussée par un vent délétère
S’envole vers toi je l’espère
Mon amour
Car vois-tu tout s’en va
Car vois vois-tu tout s’en va
Pendant que je pense à toi…
Les nuées mes idées le fleuve des années
S’évaporent en Infini
Poussés par le vent du passé
Et s’envolent vers Toi
Mon amour
Car vois-tu tout s’en va
Car vois-tu tout s’en va
Pendant que je pense à toi…
Roulez pensées sur les routes roulez
Agitées par le flux continu
Des marées d’équinoxes
Où la lune ouvre ses grands yeux ingénus
Qui me tourmenteront toujours partout
Toute ma vie
Car vois-tu tout s’en va
Car vois vois-tu tout s’en va
Et ne reviendra pas
LA FÉE DES TROTTOIRS
Où est-elle et où va-t-elle
La Fée des trottoirs
Sous les lunes de verre des réverbères
Lumineuse et pareille à l’Oiseau de feu
Si belle
Que son éclat fait pâlir les étoiles
Quand solitaire et pâle
Sous les cheveux de feu
Des comètes en flamme
Elle file
A travers la ville
***
Fille dans la nuit
Où es-tu et où vas-tu
Sur les trottoirs qui parlent
Ma pâle perle rare
Si pâle que tes yeux embrasent
Le front du Mystère
Chuchotant à l’oreille du Néant
Cette mélodie noire
-Danse ô danse mon Astre d’or
Sous l’arbre des mélancolies
Puis élance -Toi
Et monte à travers les Soleils
Eclairer l’Univers
Reprend ta place dans la course des planètes
-C’est là vois-tu
Cette petite case là-haut
Là
Oui
C’est ça
Pour Toi
Et Moi
Je suis juste en-dessous
J’attends
O Muse
Ta lumière
Eclaire mon Désespoir
Inspire-moi ces vers
Où est-elle et où va-t-elle
La Fée des trottoirs
Sous les Lunes de verre des réverbères
Je te salue et te couronne
O Reine élue des Nuits
Luis sur mon cœur qui saigne
L’Astre pâle des Nuits
Qu’ensanglante ma Peine
Déploie ta queue d’écailles en éventail
Sirène ô Toi l’Etoile de mer
Et balaie les Ténèbres
Avec la main des Nuits pleines d’Etoiles
Où est-elle et où va-t-elle
La Fée des trottoirs
Sous les Lunes de verre des réverbères
Lumineuse et pareille à l’Oiseau de feu
Si belle
Que son éclat fait pâlir les étoiles
Quand solitaire et pâle
Sous les cheveux de feu
Des comètes en flamme
Elle file
A travers la ville